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Non-nourrissage des animaux sauvages
Deux grands panneaux près des grues sur la presqu’île Malraux. Sur une face des aliments appétissants pour l’homme. Sur l’autre face des nourrisseurs partageant cette nourriture inadaptée avec une nuée d’animaux sauvages.
Ressources thématiques
• Ville et Eurométropole de Strasbourg – Stop au nourrissage des animaux sauvages
• Paul Shepard, Retour aux sources du Pléistocène, ville, Dehors, 2013
• Albert Schweitzer, Respect et responsabilité pour la vie, Paris, Arthaud, 2019
• HAL science ouverte – Philippe Clergeau, La maîtrise des oiseaux en milieu urbain, 2015
• Parc national les Ardennes – Nourrissages des animaux sauvages : des impacts non négligeables, 11 juillet 2018
Pour eux ?
Pourquoi ne faut-il pas nourrir les animaux sauvages ?
Nous avons le sentiment lorsque nous nourrissons des animaux sauvages de faire un geste inoffensif et bienveillant, malgré les petites pancartes qui cherchent à nous en dissuader. Pourquoi des écriteaux aussi rabat-joie, alors que nous sommes animés de si bonnes intentions ? Les affiches « ce n'est pas bon... pour eux » pointent ce paradoxe. Les denrées humaines sont appétissantes et nourrissantes... pour nous. Pour eux… elles sont totalement inadaptées. Elles provoquent des carences et des maladies. Par exemple, le beurre est un redoutable laxatif pour les oiseaux, une mauvaise nouvelle pour nos bâtiments historiques ! Par le nourrissage, nous attirons les oiseaux et les poissons qui se battent et se blessent, et qui délaissent les environnements naturellement adaptés à leurs besoins. Nous provoquons une surpopulation dans des zones sans ressources où les rats et les ragondins prolifèrent. Nous aimons les animaux ? Prenons le temps de nous renseigner sur ce qui est bon pour eux.
Jeter au sol la fin de son sandwich pour les animaux à proximité est un geste effectué machinalement par de nombreuses personnes. Cette habitude qui semble anodine nuit à leur santé, à l’environnement, et propage des maladies. Nourrir excessivement les animaux sauvages est dangereux pour leur santé : les aliments appropriés à l’homme ne le sont pas pour les animaux sauvages et le nourrissage est propice à leur regroupement massif, favorisant la propagation de maladies et de parasites, en plus d’entraîner des dérangements pour les riverains et les usagers : bruits, odeurs… Cette pratique rend de surcroît les animaux dépendants de l’homme, en modifiant leur comportement et en leur faisant perdre leur instinct naturel. Certaines espèces peuvent également, à cause de leur surpopulation, dégrader des milieux, par exemple le ragondin qui détruit des berges. Afin de lutter contre le nourrissage de la faune sauvage, une campagne de communication avec affichage de pancarte de sensibilisation a été faite à Strasbourg. Le nourrissage des animaux sauvages constitue souvent un lien entre les citadins et la nature, dont ils sont aujourd’hui éloignés. D’autres alternatives existent cependant pour entretenir une relation avec la faune sauvage, comme contribuer et s’impliquer dans des programmes de sciences participatives, que la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg mettent en avant.
La presqu’île Malraux, située au cœur du grand projet urbain des Deux Rives, est un lieu de référence fort en matière d’animation urbaine et de vie culturelle avec la présence de la Cité de la Musique et de la Danse, la médiathèque André Malraux, le centre commercial Rivetoile, et le complexe UGC Ciné Cité, mais aussi le Shadok, lieu dédié à la culture du numérique. Les espaces publics ont été recomposés sur environ 5 ha, poursuivant un triple objectif : – conforter la vocation de promenade ; – assurer la continuité des itinéraires cyclables et piétons ; – aménager les places Churchill et Helbling pour permettre de nouveaux espaces de vie. Ces aménagements, aujourd’hui complètement appropriés par les citoyennes et les citoyens strasbourgeois, ont amené de nouveaux usages et créé de nouvelles problématiques, notamment un nourrissage important des animaux sauvages présents sur le site.