plan-ethel
shemas_expo_3e_année_hear_Appoline
trame noire pochoir

04/04
Trame noire

En marchant sur le ponton du parc du Heyritz, on peut apercevoir six affiches en enfilade, représentant la vie nocturne de la faune dans un sens, et sa vie diurne dans l’autre.

Ressources thématiques

Références graphiques

De jour comme de nuit

Faune diurne et nocturne au parc du Heyritz

Ethel Serer

Souvent ignorée par le promeneur, la faune nocturne du parc du Heyritz est pourtant aussi importante que sa faune diurne. Elle doit être protégée, en particulier de la lumière qui peut la perturber.

Sur chacun des six poteaux investis sur la passerelle, on peut découvrir une affiche représentant un animal vivant dans le parc selon deux points de vue : son activité le jour sur une face ou de nuit sur l’autre face. Ainsi, on constate que la vie nocturne du parc est aussi riche que la vie diurne. À travers ces six modules, toutes les différentes catégories d’animaux du parc sont explorées : oiseaux, amphibiens, chauve-souris, mais aussi mammifères, insectes et poissons.

Trame noire, trame nocturne… De quoi parle-t-on ? Pour le comprendre, il est nécessaire de présenter l’outil de prise en compte de la biodiversité en aménagement et urbanisme : la trame verte et bleue (ou TVB). Ce concept identifie et protège les réservoirs de biodiversité, et les corridors qui permettent de les relier directement ou non. Ces espaces doivent permettre aux espèces de XX leur cycle de vie : se nourrir, se déplacer et se reproduire. Mais lors de l’élaboration de l’outil, les humains que nous sommes ont oublié qu’un grand nombre d’espèces vivait… la nuit. Et que l’obscurité leur était nécessaire. Ainsi, depuis quelques années émerge un nouveau concept, la trame noire, ou nocturne, ou sombre.

De la même manière que pour la TVB, elle consiste à identifier des réservoirs et des corridors pour la biodiversité où la pollution lumineuse serait absente ou très fortement minimisée. Sur une planète de plus en plus éclairée où les lumières se voient de l’espace, le challenge est de taille…

La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg travaillent à identifier la trame nocturne sur leur territoire, en collaboration avec les communes volontaires. Des plans d’action spécifiques sont en construction pour lutter contre la pollution lumineuse et ses impacts sur la biodiversité locale.

Dernier grand parc strasbourgeois, le parc du Heyritz a été inauguré en 2014. Le parc a conservé le caractère naturel des lieux : sur le 8,7 ha (dont 1,5 ha de bassins), certains espaces boisés restent inaccessibles pour assurer la tranquillité de la biodiversité locale, et le bassin est mis en valeur grâce au ponton flottant de 300 m de long agrémenté d’îlots de végétation flottants. Le parc, comme les autres grands espaces verts strasbourgeois, est éteint la nuit afin de limiter la pollution lumineuse et préserver la trame nocturne.

Sa création s’est fait en concertation avec les usagers (riverains, conseils de quartier…) grâce à la mise en place d’un atelier de projet. Le bureau d’études « Villes et Paysages » en est le concepteur en association avec « EGIS France » et « Les Éclaireurs ». Le projet a été lauréat du Grand Prix de l’Aménagement urbain en 2015.

Trois concepts animent le parc :
– de la terre à l’eau, un fil conducteur guide les promeneurs depuis les jardins familiaux jusqu’à la promenade des berges ;
– s’amuser, la création d’un pôle « sport et loisirs » à l’Ouest ;
– se rencontrer, la création d’une zone d’animation à l’Est.

materiel-ethel

La mésange à longue queue – Aegithalos caudatus

Oiseau essentiellement diurne la mésange à longue queue est un espèce de passereaux vivant dans toute l’Europe et occupant les parcs ou jardins de manière sédentaire. Vivant de jour, cet oiseau se repose la nuit dans son nid en hauteur

Le crapaud vert – Bufotes viridis

Le crapaud vert est une espèce d'amphibiens que l’on retrouve essentiellement dans l’Est de la France et de l’Europe. S’il peut être en activité de jour comme de nuit, la pollution lumineuse influence beaucoup les accouplements qui se déroulent de nuit. Les animaux se cache pour éviter la prédation ce qui rend les accouplements plus rares et entraîne le déclin de la population. Le crapaud vert est une espèce en danger pour laquelle un plan de protection a été mis en place à Strasbourg et Mulhouse.

La pipistrelle commune – Pipistrellus pipistrellus

Animal nocturne, la pipistrelle commune est une des 23 espèces de chauve-souris présentes en Alsace. Petite, on peut la retrouver aussi bien en ville que dans des milieux plus ruraux. La chauve-souris est très sensible à la lumière, la pollution lumineuse contraint ainsi ses déplacements et nuit à son activité. De jour, on l’aperçoit rarement, elle se repose la tête en bas cachée dans l’obscurité.

Le ragondin – Myocastor coypus

Mammifère terrestre mais aussi aquatique, le ragondin peut être en activité de jour comme de nuit même si c’est un animal plutôt crépusculaire. Néanmoins la lumière peut modifier leur rythme de vie ou constituer un barrière quasi infranchissable et ainsi limiter leur déplacement et leur accès à la nourriture.

L'abeille commune – Anthophila

Pollinisateur nocturne l’abeille joue un rôle très important dans la reproduction des végétaux qui l’environnent. La pollution lumineuse peut perturber son cycle biologique et ainsi la pousser à sortir butiner de nuit au lieu de se reposer dans la ruche, trompée par la lumière artificielle qui lui fait penser qu’il fait jour. De plus, la lumière artificielle attire très fortement la plupart des insectes volants qui peuvent alors mourir d’épuisement ou brûlés par les lampes.

La carpe commune – Cyprinus carpio

Poisson d’eau douce présent en Europe, en Asie et en Extrême-Orient, la carpe est, comme beaucoup de poissons, très attirée par la lumière. La lumière artificielle se trouvant à proximité des cours d’eau peut ainsi la pousser à remonter à la surface ce qui peut l’épuiser et augmenter la prédation que ce soit par les pêcheurs ou certains animaux qui se place proches de la source de lumière afin de mieux les attraper.