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Arbres à cavités
Une grande illustration d’un arbre à cavités dans un panneau « planté » sur la presqu’île Malraux, en regard des grands platanes sur les berges de l’Ill. Au dos du panneau, toute la vie qu’il héberge.
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Habiter le creux
L’arbre à cavités : un refuge pour la biodiversité
Au sein du parc du Heyritz, on peut croiser le chemin d’arbres surprenants : de mystérieuses cavités se dessinent sur leur tronc. Sont-ils abandonnés sans soin ? Qui peut bien se cacher dans ces creux ? C’est à dessein que les jardiniers laissent faire la nature. Ces cavités ne sont pas forcément le signe d’une mauvaise santé ou d’une mort imminente pour ces vieux arbres. Elles sont en réalité une bénédiction pour une variété d’espèces animales, comme les oiseaux et les chauves-souris qui y trouvent des refuges, devenus rares dans l’espace urbain. Ces arbres, dont on pourrait vouloir débarrasser nos forêts et jardins, sont des écosystèmes d’une grande richesse qui abritent une biodiversité précieuse.
Toc toc ? Il y a quelqu’un ? On pense souvent que les arbres morts ou mourants ne valent pas la peine d’être préservés. Pourtant, ces arbres « à cavités » fournissent nourriture, abri et sécurité à plusieurs oiseaux, mammifères ou insectes. Les arbres à cavités sont des arbres morts ou mourants qui ont un ou plusieurs trous dans leur tronc ou dans leurs branches principales. Ces cavités se retrouvent aussi dans certains arbres en santé. Les cavités sont souvent creusées par les oiseaux, souvent des pics qui recherchent des insectes présents dans le bois. Elles peuvent aussi être causées par la pourriture et des branches cassées. Les cavités ne se ressemblent pas toutes. La grosseur, la forme et l’emplacement des cavités déterminent l’utilisation choisie par la faune : elles peuvent servir pour faire un nid ou élever des petits, pour se protéger ou pour dormir ou pour se nourrir. Les Platanes taillés, très présents sur notre territoire, présentent très souvent des cavités. La collectivité essaie de les préserver tant qu’ils ne présentent pas de menace de chute sur l’espace public. En 2013, quasiment 500 Noctules (espèce de Chauve-souris) avaient été découvertes dans un Platane abattu. Depuis, la collectivité a mis en place une charte pour une meilleure prise en compte des chauves-souris pouvant être présentes dans les arbres à cavités.
Dernier grand parc strasbourgeois, le parc du Heyritz a été inauguré en 2014. Le parc a conservé le caractère naturel des lieux : sur le 8,7 ha (dont 1,5 ha de bassins), certains espaces boisés restent inaccessibles pour assurer la tranquillité de la biodiversité locale, et le bassin est mis en valeur grâce au ponton flottant de 300 m de long agrémenté d’îlots de végétation flottants. Le parc, comme les autres grands espaces verts strasbourgeois, est éteint la nuit afin de limiter la pollution lumineuse et préserver la trame nocturne. Sa création s’est faite en concertation avec les usagers (riverains, conseils de quartier…) grâce à la mise en place d’un atelier de projet. Le bureau d’études « Villes et Paysages » en est le concepteur en association avec « EGIS France » et « Les Éclaireurs ». Le projet a été lauréat du Grand Prix de l’Aménagement urbain en 2015. Trois concepts animent le parc : – de la terre à l’eau, un fil conducteur guide les promeneurs depuis les jardins familiaux jusqu’à la promenade des berges ; – s’amuser, la création d’un pôle « sport et loisirs » à l’Ouest ; – se rencontrer, la création d’une zone d’animation à l’Est.