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Lumières dans la nuit

Quelques dégâts causés par la pollution lumineuse

Héloïse Krob

La nuit tombée, une foultitude d’animaux sortent de leur cachette et s’affairent dans l’obscurité. Mais chaque soir, les lumières artificielles s’invitent à la fête et perturbent le ballet bien réglé de cette vie nocturne, souvent ignorée par les passants.

Ces éclairages sont en effet si nombreux qu’ils sont devenus une nouvelle source de pollution affectant les plantes, les animaux et l’humain. À l’heure actuelle, les scientifiques considèrent que c’est l’une des pollutions qui croît le plus vite à travers le monde. Fractionnant leurs habitats, perturbant leurs déplacements, leur reproduction et leur métabolisme, la lumière artificielle est une menace pour la survie du vivant. Mais comment la lumière peut-elle avoir un tel impact sur la biodiversité ? Pour le découvrir, retrouvez les panneaux disséminés dans le parc, et explorez le monde secret de la nuit !

Trame noire, trame nocturne… De quoi parle-t-on ? Pour le comprendre, il est nécessaire de présenter l’outil de prise en compte de la biodiversité en aménagement et urbanisme : la trame verte et bleue (ou TVB). Ce concept identifie et protège les réservoirs de biodiversité, et les corridors qui permettent de les relier directement ou non. Ces espaces doivent permettre aux espèces de XX leur cycle de vie : se nourrir, se déplacer et se reproduire. Mais lors de l’élaboration de l’outil, les humains que nous sommes ont oublié qu’un grand nombre d’espèces vivait… la nuit. Et que l’obscurité leur était nécessaire. Ainsi, depuis quelques années émerge un nouveau concept, la trame noire, ou nocturne, ou sombre. De la même manière que pour la TVB, elle consiste à identifier des réservoirs et des corridors pour la biodiversité où la pollution lumineuse serait absente ou très fortement minimisée. Sur une planète de plus en plus éclairée où les lumières se voient de l’espace, le challenge est de taille…

La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg travaillent à identifier la trame nocturne sur leur territoire, en collaboration avec les communes volontaires. Des plans d’action spécifiques sont en construction pour lutter contre la pollution lumineuse et ses impacts sur la biodiversité locale.

Dernier grand parc strasbourgeois, le parc du Heyritz a été inauguré en 2014. Le parc a conservé le caractère naturel des lieux : sur le 8,7 ha (dont 1,5 ha de bassins), certains espaces boisés restent inaccessibles pour assurer la tranquillité de la biodiversité locale, et le bassin est mis en valeur grâce au ponton flottant de 300 m de long agrémenté d’îlots de végétation flottants. Le parc, comme les autres grands espaces verts strasbourgeois, est éteint la nuit afin de limiter la pollution lumineuse et préserver la trame nocturne.
Sa création s’est fait en concertation avec les usagers (riverains, conseils de quartier…) grâce à la mise en place d’un atelier de projet. Le bureau d’études « Villes et Paysages » en est le concepteur en association avec « EGIS France » et « Les Éclaireurs ». Le projet a été lauréat du Grand Prix de l’Aménagement urbain en 2015.
Trois concepts animent le parc :
– de la terre à l’eau, un fil conducteur guide les promeneurs depuis les jardins familiaux jusqu’à la promenade des berges ;
– s’amuser, la création d’un pôle « sport et loisirs » à l’Ouest ;
– se rencontrer, la création d’une zone d’animation à l’Est.

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Les points lumineux ont le pouvoir d’attirer ou de repousser les espèces, en fonction de leur comportement naturel par rapport à la lumière.
Certains animaux, comme les oiseaux et insectes, ou encore les tortues marines, sont attirés par la lumière car ils s’orientent grâce aux étoiles et à la lune. Ils vont reproduire ce comportement avec l’éclairage artificiel. Ils se retrouvent désorientés par ces lumières qui agissent comme des pièges desquels ils ne sauront pas s’échapper.

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La lumière artificielle a le pouvoir de perturber les réseaux d’interactions entre les espèces.

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Les horloges biologiques des espèces animales et végétales sont régies en partie par l’alternance naturelle de lumière et d’obscurité. La lumière artificielle altère ce cycle jour/nuit des animaux, diurnes et nocturnes.