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Attention sauvage

Laissez-moi sauvage

Céline de Girval

Contre le nourrissage des animaux sauvages en ville, en l’occurrence les canards, cygnes, ragondins et autres animaux aquatiques.

Mon projet investit les marches de la passerelle Braque de la presqu’île Malraux. Des panneaux fixés sur les contremarches portent des mots attachés à cette question du nourrissage : des bonnes intentions des personnes qui le pratiquent aux conséquences néfastes sur la faune. Selon le côté du pont emprunté par le passant, ce dernier découvrira les mêmes mots dans une autre mise en dialogue.
Tout comme le yin et le yang, ces mots s’opposent ou se complètent. Une fois noirs, une fois blancs. L’ambition est de créer une confusion, que le passant s’interroge sur les conséquences d’un geste d’apparence anodin, sur ce qui motive l’interdiction légale de cette pratique.

Les espèces protégées et menacées sont généralement bien connues du grand public qui y est sensibilisé. En revanche, les espèces exotiques envahissantes le sont moins. Mais de quoi s’agit-il ?

Une espèce exotique envahissante est une espèce, qu’elle soit animale ou végétale, introduite par l’homme, volontairement ou non, en dehors de son aire de répartition naturelle. Son implantation et sa propagation dans un milieu où elle n’est naturellement pas présente menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces locales avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives. Les espèces exotiques envahissantes représentent l’une des principales causes de perte de biodiversité et quasiment toutes les régions du globe sont concernées, notamment à cause de l’augmentation des échanges au niveau mondial des dernières décennies.

Un exemple d’espèce exotique envahissante à Strasbourg : les parcs de la Citadelle et de l’Orangerie accueillent une diversité notable de tortues exotiques, parmi lesquelles se trouve la tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) originaire d’Amérique. Cette tortue, relâchée illégalement par des particuliers, entre en compétition avec la cistude d’Europe (Emys orbicularis) pour l’alimentation et le partage des sites de bain de soleil. Rappelons que la cistude est protégée, menacée, et qu’un programme de réintroduction est en cours en Alsace pour essayer de la sauver.

La presqu’île Malraux, située au cœur du grand projet urbain des Deux Rives, est un lieu de référence fort en matière d’animation urbaine et de vie culturelle avec la présence de la Cité de la Musique et de la Danse, la médiathèque André Malraux, le centre commercial Rivetoile, et le complexe UGC Ciné Cité, mais aussi le Shadok, lieu dédié à la culture du numérique.

Les espaces publics ont été recomposés sur environ 5 ha, poursuivant un triple objectif :
– conforter la vocation de promenade ;
– assurer la continuité des itinéraires cyclables et piétons ;
– aménager les places Churchill et Helbling pour permettre de nouveaux espaces de vie.

Ces aménagements, aujourd’hui complètement appropriés par les citoyennes et les citoyens strasbourgeois, ont amené de nouveaux usages et créé de nouvelles problématiques, notamment un nourrissage important des animaux sauvages présents sur le site.

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