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nourrissage beige

03/03
Non nourrissage des animaux sauvages

Une série de 8 photos grand format, imprimées en trichromie (Cyan Magenta Jaune) affichées sur la berge, au bas du pont du Danube.

Ressources thématiques

Références graphiques

• Stephen Gill, Karl Ove Knausgard, The Pillar, Nobody Books, 2019.
• Nikita Teryoshin, Ina Bunge, Backyard Diaries, Pupupublishing, 2020.
• Karine Lou Matignon, Alexandra Morette, Sabrina Krief, Françoise Gervais, Hélène Thouy, Guillaume Corpard, Thomas Lepeltier, Augustin Langlade, Jérémie Carroy, ANIMAL. Livre-Journal #5, La Relève et la Peste, 2018.
• Eadweard Muybridge, The Horse in Motion, 1877, tirages argentiques.

Habitant ici

Portraits de la faune du quai des Alpes

Carla Pierre

Lorsque l’on se représente un espace urbanisé, il est rare de penser en premier à la faune sauvage qui le peuple. Pourtant, elle en fait partie intégrante.

Aux abords des plans d’eau, on peut ainsi observer de nombreux oiseaux dont la survie est intrinsèquement liée aux activités humaines. En effet, bon nombre de nos comportements condamnent à mort ces rescapés de l’urbanisation, qui bientôt ne seront plus qu’une ligne sur la liste rouge de l’UICN. Parmi ces gestes, l’un en particulier est à proscrire : le nourrissage des animaux sauvages par le pain.

Qu’il s’agisse des canards colverts, des cygnes tuberculés, des foulques macroules ou des corneilles, leur métabolisme n’est pas adapté à la digestion de nos baguettes adorées, et ce régime alimentaire provoque chez eux des carences, des malformations, des maladies, des zoonoses, et leur mort prématurée.

La série de photographies montre les animaux du canal de l’Ill qui se ruent sur le pain distribué par les passants, se condamnant alors à une mort lente et douloureuse…

Jeter au sol la fin de son sandwich pour les animaux à proximité est un geste effectué machinalement par de nombreuses personnes. Cette habitude qui semble anodine nuit à leur santé, à l’environnement, et propage des maladies.

Nourrir excessivement les animaux sauvages est dangereux pour leur santé : les aliments appropriés à l’homme ne le sont pas pour les animaux sauvages et le nourrissage est propice à leur regroupement massif, favorisant la propagation de maladies et de parasites, en plus d’entraîner des dérangements pour les riverains et les usagers : bruits, odeurs…
Cette pratique rend de surcroît les animaux dépendants de l’homme, en modifiant leur comportement et en leur faisant perdre leur instinct naturel. Certaines espèces peuvent également, à cause de leur surpopulation, dégrader des milieux, par exemple le ragondin qui détruit des berges. Afin de lutter contre le nourrissage de la faune sauvage, une campagne de communication avec affichage de pancarte de sensibilisation a été faite à Strasbourg.

Le nourrissage des animaux sauvages constitue souvent un lien entre les citadins et la nature, dont ils sont aujourd’hui éloignés. D’autres alternatives existent cependant pour entretenir une relation avec la faune sauvage, comme contribuer et s’impliquer dans des programmes de sciences participatives, que la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg mettent en avant.

Le parc de la Citadelle, un agréable espace vert de 11 ha, est aménagé sur l’ancienne place forte de Strasbourg dont Vauban avait dessiné les plans en 1681. Détruite lors du siège de Strasbourg en 1870, il aura fallu attendre 1964 pour que le site soit réhabilité en jardin. Aujourd’hui, un des parcs urbains les plus importants de Strasbourg, il est plébiscité par les citoyennes et les citoyens strasbourgeois pour flâner, faire du sport ou observer la faune des bassins parmi lesquels on peut compter… des tortues ! Principalement de Floride, elles ont été relâchées là par quelques citoyens indélicats.

Par ailleurs, tous les espaces ne sont pas accessibles aux visiteurs : une partie des berges est clôturée, afin de laisser à la biodiversité un espace de libre évolution et de tranquillité. En effet, aucun entretien n’est réalisé.

Tout comme le parc du Heyritz, ou l’ensemble des autres grands espaces verts strasbourgeois, le parc est éteint la nuit pour limiter la pollution lumineuse et préserver la biodiversité nocturne.

La presqu’île de la Citadelle a été aménagée pour faciliter la navigation fluviale vers le Rhin, elle est entourée des bassins Dusuzeau, Vauban et Citadelle construits entre les années 1880 et 1930. Elle accueille alors un port charbonnier et le Port autonome de Strasbourg y construit plusieurs bâtiments afin d’assurer l’extension de ses installations industrialo-portuaires.

Parmi ces bâtiments, les deux halles portuaires de la rue de Nantes ont été édifiées en 1936 et 1947 par l’architecte Welhelm Wolff sur commande du service technique du Port.
Véritable marqueur de l’histoire portuaire de la presqu’île, les bien dénommées « Halles Citadelle » font aujourd’hui l’objet d’une démarche d’occupation transitoire ayant pour but de définir le futur de ce lieu central pour la vie du quartier en devenir « Citadelle » et ses quelque 2000 habitants.